Le 12 avril 2019, Ciné théâtre Le Château, Montréal
Les chants de l’âme s’élèvent à Montréal pour une nuit sublime
Simrit est de nouveau en tournée à travers l’Amérique du Nord et le public accourent des quatre coins du pays pour assister à ses concerts. Cette jeune femme originaire d’Athènes en Grèce connait une ascension fulgurante depuis de nombreuses années. « Elle est une femme de la Renaissance qui est la PDG de son label de disque indépendant, SIMRIT KAUR MUSIC, et elle a dépassé le World Music Charts dont #1 iTunes pour des semaines consécutives, ainsi que le top 5 et 10 de Billboard Music avec ses quatre dernières sorties. » Simrit, c’est tout un univers !
Cette artiste mélange les sonorités grecques de ses origines aux sons et percussions africaines dont elle est tombée amoureuse. Étudiante, praticienne et professeure certifiée de Kundalini Yoga et Naad Yoga (les sciences du son et de la conscience), elle est également praticienne certifiée Reiki de niveau II. Des connaissances qu’elle intègre dans sa musique. Les paroles des chansons qu’elle compose sont des mantras mêlant énoncés philosophiques et poésie Gurmukhi du XVIe siècle. L’écoute de l’œuvre de Simrit transporte le cœur, l’âme et l’esprit. Elle est de ces artistes extraordinaires qui transmettent le bonheur et rayonnent.
Pour cette date montréalaise (après être venus jouer en de nombreuses occasions dans cette ville qu’ils affectionnent particulièrement selon leurs dires), Simrit et ses musiciens se produisent dans le théâtre/église/cinéma, Le Château. Un très beau lieux, tout à fait à propos.
L’ouverture du spectacle se fait avec, en première partie, la violoncelliste du groupe Shannon Hayden. Elle en profite ainsi pour nous faire découvrir son projet solo. Quelle splendeur ! Dès les premières notes qu’elle obtient avec son archet, elle transporte le public dans un autre univers. Seule sur scène, elle tire des sonorités graves et puissantes de son instrument. C’est comme un voyage au centre de la Terre, où l’on revient aux sons primaires. C’est intense ! À contrario, sa voix est douce et aérienne. Une voix parfaitement placée de soprano. Ces deux tonalités opposées s’épousent et s’envolent. Le public monte à bord et le voyage commence.
Simrit arrive sur scène accompagnée du reste des musiciens, Salif Bamakora au kora ;
Devon Ashley à la batterie et Jared May à la basse. Pour chaque tournée, Simrit se coiffe d’un couvre-chef particulier et unique dont elle signe elle-même le design. Pour cette série de concerts, ce sera un magnifique casque d’or et de poils noir et blanc. Un hommage à la déesse grecque Athéna (déesse de la prudence, de la raison et de la sagesse). Un moyen pour l’artiste de connecter avec ses ancêtres, et également de recentrer son énergie. « Et c’est également excentrique. J’aime cela, c’est comme moi. Artistique, excentrique, et rappelant l’ancien et le divin. ».
Simrit se place derrière son harmonium et la magie opère.
Sa voix de soprano, pure comme du cristal, qu’elle utilise et élève à sa guise sans efforts, est toujours impeccablement placée. Son souffle est maîtrisé, ce qui lui permet de tenir la note à sa convenance. Simrit assise en tailleur dans sa grande tunique blanche, entourée de ses musiciens, s’amuse, sourie à tous et danse.
Les artistes qui travaillent avec elle, sont excellents. Shannon Hayden (violoncelliste) a déjà bluffé le public lors de la première partie. Elle continue avec force et grâce.
Devon Ashley fait penser à ces grands musiciens de jazz. Derrière sa batterie de percussions, il est droit sur sa chaise et s’amuse de tous les rythmes avec classe, aisance et désinvolture. Un peu comme s’il laissait son corps, ses bras et ses mains prendre le relais et faire ce qu’ils ont à faire tout simplement, sans même qu’il y pense.
Jared May est à l’image de sa basse, grand et fort. En accord avec la batterie, c’est un pilier important pour chaque chanson. C’est un plaisir de l’observer jouer de son instrument ; pinçant quelques cordes, grattant les accords ou tapotant sur ses cordes pour donner un tout autre son.
Quant à Salif Bamakora, on peut dire qu’il est bien nommé. Son instrument, le kora (instrument de musique à cordes de l’Afrique de l’Ouest), semble faire partie intégrante de sa personne. Il ne joue pas du kora, il le fait parler. Cet instrument de 21 cordes (mais pouvant également en compter 22, 28 ou 32), fait l’effet du pépiement d’un oiseau heureux du retour du printemps. Les notes s’enchaînent et s’envolent en une douce harmonie enivrante et déconcertante. C’est tout simplement grandiose !
Just A Glance, The Keeper et Clandestine, pour ne nommer que celles-ci, les belles chansons de Simrit ont défilé toute la soirée. Les musiciens les enchaînaient dans un flot continue, comme pris dans le courant de la mer. Le public se laissait bercer, parfois un peu interloqué de ne savoir à quel moment applaudir pour remercier les artistes et leur signifier leur contentement.
Quelques soucis d’ordre de la technique ont perturbés légèrement la magie du concert. Mais les artistes sont restés professionnels, concentrés et ont offert le meilleur d’eux-mêmes aux personnes venues les voir. Une fois les derniers détails sonores finalement réglés, l’énergie de la salle toute entière s’est transformée, le publique s’est laissé transporter. Des personnes se sont mises debout dans les allées pour danser, et l’on pouvait voir les corps se balancer doucement sur leur siège.
À la fin du concert, les artistes ont eu le droit à deux ovations et un rappel tonitruant. Des acclamations totalement méritées !
De la grâce, de la joie, une grande sérénité, beaucoup de beauté, un moment enchanteur hors de l’espace et du temps; Simrit c’est tout cela. C’est une expérience à vivre et à revivre. Le public en est ressorti avec de grands sourires sur les visages, apaisé et le cœur rempli de bonté. Certains ont même eu le chance de pouvoir échanger quelques mots avec les artistes. Très accessibles, ils ont pris du temps à la fin du concert pour aller à sa rencontre, les prendre dans leurs bras et faire quelques photos.
Fiche technique
Simrit Kaur – chant & harmonium
Salif Bamakora – kora
Devon Ashley – percussions
Shannon Hayden – violoncelle & guitare
Jared May – guitare basse
Durée : 2h
Tarif : de 35$ à 75$
Ciné Théâtre Le Château
6956, rue Saint-Denis
Montréal (Québec) H2S 2S4
CANADA
Tél : 514.278.2360