Sous ma peau de femme

Sous ma peau de femme : Marie Denise Pelletier se met à nue

Jeudi, le 15 février 2024, nous avons eu le plaisir d’assister à la première médiatique du spectacle de Marie Denise Pelletier.  Ce spectacle, présenté par Productions Martin Leclerc était offert à la Cinquième Salle de la Place des Arts. Étant donné qu’il s’agissait notamment de la célébration de son 40ᵉ anniversaire de carrière, nous avons pu profiter des grands succès de celle-ci en plus de pouvoir entendre quelques extraits de son dernier album, Sous ma peau de femme.

C’est avec la chanson Cette femme-là de Martin Pratte et de Louis-Jean Cormier que Marie Denise Pelletier a décidé d’ouvrir son spectacle. Les chansons de l’album Sous ma peau de femme sont des nouveautés écrites expressément pour elle, ou des chansons qu’elle avait elle-même écrites ou auxquelles elle avait participé et remisées dans le tiroir  »Ne m’oubliez pas ».

Ensuite, ce fut avec Les rêves se réalisent, une magnifique pièce que lui ont offertes Normand Racicot et Evert Verhees, une chanson qui résume bien la carrière de cette artiste à la voix phénoménale. Comme elle ne s’est pas satisfaite des rêves qu’elle avait réalisés, elle s’est adressée à Marc Chabot et Robert Charlebois, à qui elle a demandé Prête-moi tes rêves, et elle en a fait une très belle chanson qu’elle interprète à merveille.

Puis une petite escapade, qui nous amène vers une de ses premières chansons, Parti via Vancouver, une chanson qu’elle a coécrite avec Mark Baker et Jan Buckingham. Danse mon bel ami danse, une chanson sur un rythme du moyen-oriental, et qu’elle a composée avec Benoit Sarrasin et qui fait partie d’un de ses premiers albums. Sa voix qui a cette époque était déjà plus que remarquable n’a fait que s’améliorer en s’approfondissant davantage.

Au début de sa carrière, les chansons, paroles et musique devaient venir d’un auteur et/ou auteur-compositeur, alors qu’elles devaient être interprétées par des chanteurs, chanteuses. Mais Marie Denise a quand même profiter de la belle plume qui lui avait été donnée à sa naissance pour écrire des chansons, sans toutefois, refusé les textes des autres. Elle nous a, entre autres, interprété ce succès international d’Eddy Marnay et Michel Legrand, Les moulins de mon cœur. Cette légère saveur jazzée lui va également comme un gant. Gilles Vigneault a toujours fait partie de la  »play-list » de la chanteuse. Déjà à l’âge de huit ans, elle interprétait La Manikoutai, dont elle nous a offert sa version avec toute l’envergure que lui permettait la profondeur de sa voix. Quel beau cadeau!

Et puis,  enfin elle nous raconte les circonstances entourant l’écriture de la chanson Pour une histoire d’un soir, qu’elle doit à Luc Plamondon  pour les paroles et la musique à son bon ami Mark Baker; toute une histoire, une vraie histoire de succès qu’elle a partagée avec ses amies Marie Carmen et Joe Bocan durant ces dernières années. La lettre qu’elle a écrite avec la collaboration de Normand Racicot et Benoit Sarrasin, une missive adressée à un ami qui est rendu de l’autre côté de la vie, le côté où on ne vit plus, ou du moins pas comme de ce côté-ci.

Un rappel d’Eddy Marney et Janis Ian qu’elle a déjà eu 17 ans. Et oui elle aussi, tout comme nous d’ailleurs, et l’exécution de sa version incarne la justesse de l’œuvre. Michel Rivard, quant à lui, fait encore revivre son âme de poète dans la chanson Novembre, dans laquelle on  reconnaît facilement son style qui convient parfaitement au spectre vocal de Marie Denise.  Avec Marc Gendron, elle a composé Petite fin du monde, qui fait également partie de son dernier opus,  une très belle poésie à l’amour, à la vie, interprétée avec tout l’amour et toute la vie qu’elle porte en elle et que sa superbe voix lui permet de manifester.

Claude Gauthier fait également partie du bottin d’auteurs compositeurs qui ressentent un plaisir incommensurable à offrir leurs bijoux à cette autre Grande Dame de la francophonie québécoise. C’est à lui que nous devons cette création de Marie Denise Pelletier intitulée Quand l’amour veut mourir . Le couple Moran/Catherine Major a également laissé son empreinte musicale en écrivant pour elle Je t’ai connu, qui dit que l’amitié s’est souvent plus grand que l’amour; une vérité de Lapalisse. Le cœur des Iles, une autre de Michel Rivard, qui nous fait facilement comprendre l’amour que notre belle Marie Denise voue aux Iles de la Madeleine.

Et c’est avec tout cet amour, qu’elle nous a offert sa version d’Évangéline, une version bien à elle, et qui selon nous, est souhaitable d’être immortalisée sur un enregistrement futur. Peut-être réalisera-t-elle notre rêve? Son interprétation de Le vaisseau d’or, une poésie d’Émile Nelligan et une musique d’André Gagnon nous laissera un souvenir impérissable de ce tour de chant. Son incontournable Tous les cris, les S.O.S. de Daniel Balavoine fut la petite dernière au programme. Évidemment qu’à plusieurs reprises elle fut chaudement applaudie et pour toutes ces marques d’amour qui lui ont été transmises durant la soirée, elle nous a offert un premier rappel, la chanson titre de son petit dernier, Sous ma peau de femme de Daniel Lepage.

Pour terminer le tout, une chanson de clôture des plus originales, due à Normand Racicot et Martin Parent, intitulée N’insistez pas, rentrez chez vous. C’est sur les éclats de rire et les applaudissements de la foule que Marie Denise nous a quittée. Il faut dire que la musique est aussi originale que le texte. Un adieu plein d’humour qui n’est qu’un au revoir.

Marie Denise Pelletier était magnifiquement accompagnée de plusieurs musiciens, dont certains sont avec elle depuis des années, alors que d’autres sont de nouvelles recrues qu’elle espère s’attacher pour plusieurs années à venir. Le spectacle Sous ma peau de femme est en tournée à travers le Québec jusqu’au 16 novembre 2024.