Terminator Dark Fate : mais où est donc Arnold ?

Il a fallu attendre presque trente ans avant que toute l’équipe se réunisse, mais ce jour est enfin arrivé. L’excitation est à son comble dans la salle de cinéma. Nous trépidons à l’idée de revoir Sarah Connors, interprétée par l’actrice Linda Hamilton, et le bien-aimé T-800, joué par le charismatique ex-gouverneur de la Californie, Arnold Schwarzenegger. James Cameron est même de retour en tant que producteur. C’est le réalisateur de Deadpool (2016), Tim Miller, qui prend sa place à la réalisation. Tous les éléments sont réunis pour en mettre plein la vue.

L’équipe de Terminator (1984) et Terminator : Judgment Day (1991) est de retour, mais le résultat est tout sauf la conclusion satisfaisante que l’on espérait. Ce n’est pas la première fois que les fans doivent encaisser une nouvelle déception avec cette franchise. C’est même devenu une routine.

Terminator : Dark Fate débute vingt ans après les événements qui ont eu lieu dans Terminator : Judgment Day et ignore les trois films qui ont suivi. Ce qui n’est pas pour déplaire, car ces derniers étaient plus indigestes les uns que les autres. Il est maintenant temps d’oublier le duo ennuyant que formaient Emilia Clarke et Jai Courtney dans Terminator Genisys (2015). Sam Worthington, (Terminator Salvation (2009)), a heureusement lui aussi plié bagage. Le cauchemar est derrière nous… Croyons-nous, fort innocemment. Le désastre a pris une nouvelle forme, mais cela n’en reste pas moins un désastre.

John Connors est mort, alors que sa mère les croyait à l’abri, tué par un Terminator, un modèle T-800. Sarah Connors a détruit Skynet, mais voilà qu’une nouvelle intelligence artificielle a pris la relève, Legion. Nous ne savons pas grand-chose à propos de celle-ci, seulement que la race humaine sera encore une fois au bord de l’extinction, et le film ne se donnera jamais la peine de développer le sujet.

Vingt ans plus tard, un nouveau Terminator, le Rev-9, Gabriel Luna (Agents of S.H.I.E.L.D), est envoyé pour tuer une nouvelle élue, Daniella Ramos. Ce dernier n’a pas l’air bien menaçant, ses cheveux sont toujours impeccables et il aurait plus sa place dans une comédie romantique que dans un film d’action. Daniella est jouée par l’actrice Natalia Reyes, une actrice colombienne méconnue du public nord-américain. Elle a notamment joué dans le film Birds of Passage en 2018. Daniella est censée être la nouvelle sauveuse de la race humaine, comme John Connors l’était avant elle.

Pour la sauver, une humaine venue du futur, Grace, avec des implants qui lui donne une force surhumaine. Mackenzie Davis, de la série Halt and Catch Fire, y interprète celle-ci. Pour le rôle, la jeune femme de 5pi10 s’est entraînée durant des mois pour prendre des muscles. Il s’agissait de son premier gros rôle dans un blockbuster. Malgré tous ses efforts, elle ne parvient jamais vraiment à nous convaincre qu’elle peut se battre contre un Terminator. Linda Hamilton y arrive aisément alors qu’elle a 63 ans ! On s’interroge aussi sur le fait que Mackenzie Davis interprète une humaine… Pourquoi pas une Terminator ?

Sarah Connors sauve les fesses de Daniella et Grace lorsqu’il apparaît évident que celle-ci est loin d’être assez forte pour le Rev-9, mais elle n’est pas l’actrice principale de ce film, et c’est vraiment dommage. Le frère et père de Daniella sont tués dans le processus. S’ensuit ensuite une heure entière pour rejoindre une personne mystérieuse censée les aider. Le public l’aura deviné, il s’agit de notre favori T-800. Le problème est qu’il se trouve au Texas et il va falloir passer le mur illégalement pour se rendre aux États-Unis.

Terminator est devenu politique ! Ce n’est pas pour rien que la nouvelle élue est mexicaine, qu’une partie du film est en espagnol, que les camps de détention près de la frontière ont l’apparence de prison et que les vraies héroïnes ici sont des femmes. Celle qui remplace Sarah Connors n’est pas là pour donner naissance au héros de la race humaine et le public pourra apprécier que la franchise décide de se mettre à jour. Les femmes ne sont pas que des machines à bébés, elles peuvent aussi se battre et mener la rébellion !

Malheureusement, l’actrice Natalia Reyes n’arrive jamais à nous convaincre qu’elle sera un jour la future chef de la résistance. On ne peut pas entièrement faire reposer la faute sur elle, alors que le film ne fait aucun effort pour développer le personnage ou la rendre moins antipathique. L’apparition de Linda Hamilton nous sauve un peu de l’ennui et certains fans apprécieront de l’entendre dire la fameuse réplique « I’ll be back ». D’autres seront furieux que se soit elle et non Arnold qui la prononce… Sarah Connors est tout autant une dure à cuire aujourd’hui qu’elle l’était il y a 30 ans. Elle nous fait rire avec ses répliques cinglantes et son sac de chips qu’elle trimballe partout.

Malheureusement, une heure à attendre qu’Arnold fasse une apparition, c’est beaucoup trop long et on en vient à souhaiter que le Rev-9 réussisse sa mission et mettre fin à notre misère. Lorsque le petit groupe atteint enfin le Texas, Arnold Schwarzenegger est là pour nous accueillir et insérer un peu de légèreté dans ce film beaucoup trop sérieux. Le T-800 se fait maintenant appeler Carl, il a une famille et une entreprise de décoration intérieure. Sa spécialisation n’est plus de tuer des gens, mais plutôt de choisir la bonne couleur de rideaux pour égailler une pièce. Le public peut enfin relaxer, et on peut remercier le réalisateur Tim Miller et l’acteur austro-américain pour ce brin d’humour. Ce dernier est apparemment lui aussi un passionné de la décoration.

Terminator : Dark Fate est une pâle copie des deux premiers opus de la franchise. L’histoire est identique, les personnages sont moins attachants et Arnold est absent durant la majorité du film. Le retour de Linda Hamilton reste cependant un des moments les plus forts de toute la franchise.

Pour ceux qui s’attendent à revoir Arnold enfiler ses lunettes de soleil et prononcer sa réplique fétiche, vous serez cruellement déçus. L’acteur ne sera plus de retour dans le rôle, et le film est un décevant départ de la franchise pour notre bien-aimé T-800.

Terminator : Dark Fate est à l’affiche dans les cinémas du Québec depuis le 1er novembre.

Crédits Photos : Internet Movie Database

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