Un printemps d’ailleurs

« C’est bon d’être en vie. Dommage qu’elle soit si courte.»

Pour son premier long métrage, Xiaodan He nous transporte dans la routine assommante que peut être la vie, le foutu quotidien.  Li Fang (Wensi Yang) est une femme dans la mi-trentaine ayant émigré à Montréal depuis une dizaine d’années dans l’espoir d’améliorer sa qualité de vie. Dans les premières minutes du film, on apprend qu’elle ne peut pas enfanter et que son mariage avec Eric (Émile Proulx-Cloutier) tire à sa fin. C’est alors qu’elle décide de retourner en Chine, dans sa ville natale, mais de l’eau a coulé sous les ponts, et elle doit faire face à des changements inattendus. Étant perçue comme un modèle de réussite pour sa famille, elle vit durement ses échecs personnels. Peu à peu, elle renoue, à sa façon, avec les siens, enchaînée à ses démons intérieurs.

C’est un film très sobre, simple, mais dans lequel tout semble avoir été calculé judicieusement. On voyage au sein de divers paysages paisibles de Chine, immobiles pendant quelques secondes pour que l’on puisse pleinement les apprécier. Chaque bruit a été soigneusement sélectionné et nous rappelle les instants où le temps fige et que l’on s’imprègne du présent, que l’on prend conscience, soudainement, de ce qui nous entoure. Malgré qu’Un printemps d’ailleurs soit agréable pour les yeux et les oreilles, on ne réussit pas à s’identifier et à croire à la douleur du personnage de Li Fang. Ça semble exagéré! À sa défense, le long métrage transmet bien le sentiment de souffrance et de tristesse de Fang par le fait que cette dernière baigne dans la beauté sans y avoir accès. La majeure partie de l’oeuvre est sous-titrée, car la famille de Fang communique dans sa langue maternelle. Toutefois, malgré ses défauts pardonnables, Un printemps d’ailleurs vaut le détour, car il nous fait vivre un moment singulier d’introspection.

En salle le 24 août