Vivre en grand la vraie magie de l’International de montgolfières!

Depuis plusieurs jours, nous couvrons avec bonheur les spectacles de la grande scène de l’International de montgolfières de St-Jean-sur-Richelieu. Bien que la programmation musicale soit diversifiée et hautement divertissante, l’attrait principal de ce festival demeurera toujours cette inexplicable magie que petits comme grands ressentent ardemment lorsqu’ils admirent de gigantesques ballons voler dans le ciel. Après que les caprices orageux et venteux de Dame Nature aient causé l’annulation de plusieurs envolées dont celle réservée aux médias, la température était enfin clémente jeudi dernier (15 août) pour que nous puissions finalement vivre la traversée dans les airs promise. Retour sur un immense privilège qui est encore plus incroyable et gratifiant que ce que l’on peut imaginer lorsqu’on a les pieds bien ancrés au sol…

Arrivés sur la zone de vol, la nervosité et la frénésie anticipées ont rapidement fait place à une ambiance étonnamment détendue. Malgré le stress de savoir si les vents légers vont permettre à plus qu’une dizaine de montgolfières de décoller, les pilotes et leurs équipes se préparaient sans inquiétude. Ils avaient l’air heureux et sereins malgré l’incertitude. La ribambelle d’enfants impressionnés par la chaleur et la grosseur des toiles rendait l’expérience encore plus excitante et adorable. Notre pilote attitré, le sympathique Jacob Benjamin, enchainait les blagues et les manoeuvres afin de pouvoir partir parmi les premiers, ce qui maximisait ses chances de nous offrir le plan qu’il avait en tête pour que l’activité soit la plus spectaculaire possible. Pilote professionnel depuis trois ans, celui qui a accumulé plus de 200 vols à son actif a aussi étalé sa nature généreuse en faisant embarquer un bénévole du festival dans la nacelle à la toute dernière seconde.

Une fois l’espoir de rejoindre les nuages concrétisée, l’attitude de Jacob s’est adoucie d’une manière prenante.  À plus de 6 000 pieds dans les airs, le jeune homme de 23 ans se retrouvait dans son élément et nous en faisait profiter avec maturité et passion. Même s’il a avoué qu’une semaine de travail comme celle qu’exige l’International peut s’avérer éreintante lors des derniers miles, la petite flamme qui brûle en lui pour son métier ne s’éteint jamais puisque chaque vol revête un caractère unique et permet d’oublier tous les soucis. En effet, comment peut-on penser à nos tracas du quotidien lorsque nous sommes entourés de vaporeuses et moelleuses lignes de nuages qui semblent tout droit sorties du paradis?! En admirant la pureté de l’eau, la verdure si luxuriante des arbres ainsi que les champs de blé, de soya et de gazon à perte de vue, nous étions à même de réaliser à quel point notre monde est à la fois si minuscule, immense. Mieux encore, nous ressentions l’enivrante impression d’être transportés dans un tout autre univers plus grand que nous et de découvrir  autrement l’importance de notre riche existence. 

Voir Jacob à  l’oeuvre nous inspirait de nombreuses questions, et il a répondu  à chacune d’entre elles de façon volontaire et honnête. Il a entre autres admis que septembre est son moment préféré dans l’année pour s’envoler puisque c’est dans ce mois-ci que l’orgie de couleurs est particulièrement impressionnante. Sur une période de six mois, il sillonne le Canada, principalement l’Ontario, à bord d’un ballon n’appartenant qu’à lui. Ce choix d’être indépendant lui convient parfaitement pour l’instant.

Ses connaissances géographiques forcent l’admiration mais elles paraissent évidemment essentielles et normales à ses yeux, surtout qu’il se passionne pour les compétitions. Doté d’un puissant sang-froid, celui qui a déjà fait un vol qui a duré plus de 150 minutes carbure à l’adrénaline, comme l’a prouvé son anecdote mettant en scène un avion et sa montgolfière volant au-dessus! Dans le même ordres d’idées, Jacob Benjamin a fait honneur à sa promesse d’avant-vol. Afin de ne pas endommager les récoltes de blés d’un agriculteur de la région d’Iberville, l’atterrissage initialement prévu dans un champ de la région d’Iberville a été avorté… pour finalement se dérouler dans un terrain rocailleux! Une conclusion à l’image de la personnalité de Jacob : généreuse, compatissante et audacieuse! Cette fin de parcours inoubliable et imprévisible s’est véritablement soldé par la traditionnelle dégustation d’un mousseux en hommage aux Frères Montgolfier qui ont, en quelque sorte, célébré leur premier vol de cette manière.

Le festival se poursuit jusqu’au dimanche 18 août, et si l’on se fie à l’expérience de notre pilote, l’International se conclura sur une belle note en terme d’envolées, donc il n’y a plus d’excuses pour ne pas venir faire un petit tour! 😉

Crédits photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média