Guillaume Pineault présentait hier soir au Gesù la première médiatique montréalaise de Détour, son premier one man show bénéficiant d’une tournée à travers le Québec. Le titre du spectacle ne pouvait être mieux choisi, et ce n’est pas parce qu’il y avait des travaux de construction devant le Gesù et que la première médiatique a été reportée deux fois à cause de la pandémie!
En vérité, l’humoriste de 38 ans a fait bien des détours pendant 11 ans avant d’arrêter d’être réaliste et de concrétiser sa passion ultime qui est de faire rire. Cela donne lieu à un spectacle aussi hilarant qu’inspirant qui nous rappelle avec authenticité que le trajet est aussi déterminant que la destination.
Comme dans tout premier spectacle solo qui se respecte, Détour met en scène beaucoup d’anecdotes personnelles permettant à l’humoriste de bien se présenter au public. Les spectateurs qui connaissent Guillaume Pineault grâce à ses apparitions dans les galas Juste Pour Rire ou qui l’ont vu assurer les premières parties de Patrick Groulx, Phil Roy et Louis-José Houde reconnaîtront plusieurs blagues, voire quelques numéros, mais le tout est tellement bien ficelé et sympathique qu’il n’est pas agaçant de réentendre des gags.
Il faut dire que Guillaume Pineault possède un charisme irrésistible. Ses textes, agrémentés des conseils de Simon Delisle (qui présentera d’ailleurs en avril la première de son spectacle Invincible), maintiennent un rythme fluide et engageant pour le public qui a à peine le temps de reprendre son souffle entre deux rires.
Raconteur hors pair, Guillaume Pineault n’a pas besoin d’un décor grandiose. Un tabouret et quelques éclairages suffisent pleinement, surtout que la mise en scène de l’acteur Mickaël Gouin ne manque pas de dynamisme. C’est en parcourant à plusieurs reprises la scène d’un bord à l’autre que l’artiste a abordé des pans marquants de son existence, de sa rencontre avec un orienteur blasé qui l’a dissuadé d’envisager l’humour comme choix de carrière jusqu’à l’obtention de son diplôme en ostéopathie au bout de onze ans d’études en passant par sa vie d’aujourd’hui qui le comble au plus haut point.
Parmi les numéros les plus bidonnants, on ne peut passer sous silence le voyage d’immersion en Angleterre qui a duré un jour, un cours d’université où les étudiants devaient s’examiner entre eux la prostate et l’utérus, une première date après une longue rupture qui a un peu merdé, un séjour à Disney qui a réveillé en lui son manque d’instinct paternel et les manies bizarres mais franchement attachantes de ses parents qui sont ensemble depuis plus de 45 ans.
Même si Guillaume Pineault a emprunté beaucoup de détours avant d’écouter sa petite voix intérieure, il démontre que ses mésaventures et échecs ont forgé l’humoriste qu’il est maintenant, et que c’est parfait ainsi. Son rêve devenu réalité est une belle leçon de ténacité qui rappelle l’importance de faire ses propres choix. Les larmes montant aux yeux de l’humoriste lors du standing ovation final ont non seulement touchés et encouragés les spectateurs à applaudir plus fort, mais ont aussi fait germer le désir de renouer véritablement avec une passion oubliée…
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Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média