Mystérieuse, désireuse, audacieuse, la voluptueuse Sally Folk ne fait pas dans la dentelle lorsqu’elle dépeint les relations parfois trop complexes entre les hommes et les femmes. Extravagante, la belle a profité des FrancoFolies de Montréal mercredi soir dernier afin d’y effectuer sa rentrée montréalaise pour son 3e acte. Forte et fragile à la fois, ses déceptions amoureuses lui font poser des gestes bien discutables et use de stratagème afin de se venger des hommes l’ayant blessée. Retour sur le spectacle d’une dame qui exprime avec désinvolture sa vision plutôt aigrie de l’amour, entremêlant les morceaux de ses trois albums.
Avant toute chose, une première partie est assurée par celle qui considère sa musique comme étant de la pop-cabaret-sympathique, Andy St-Louis. Jeune femme verbomotrice, clavier devant elle, c’est avec une joie de vivre contagieuse qu’elle accueille aisément le public de L’Astral. Elle a offert des chansons teintées d’humour et de légèreté telle que T’aurais pas dû, où elle explique avec sarcasme les joies de posséder une voiture à Montréal. Pour répandre encore plus de plaisir, pourquoi ne pas entraîner les spectateurs avec deux chansons à répondre? Une belle mention également pour Étoile polaire, à la fois douce et réconfortante.
© Google images
De son univers aguichant, Sally est un personnage complet en soi, et nous l’avons compris dès les premiers instants. Mademoiselle Folk est entrée en scène en paradant gracieusement vêtue d’une robe-corset rose néon ainsi qu’une jupe sortant tout droit des années 70, en démarrant avec une chanson issue de son troisième opus, Mon tailleur. Elle poursuit ses histoires d’amour et d’infidélités avec Les rideaux clos et son succès radiophonique, Heureux infidèles.
Sous ses airs d’une séductrice accomplie, elle attirent les regards et semble tout contrôler autour d’elle, surtout ses musiciens. Tout au long du spectacle, elle s’exprime sur ses attentes qu’elle se fait des hommes, qu’ils doivent la gâter et être galants, et ne le dément pas avec Bouquet de roses, de sa jolie voix feutrée. Comme la plupart des femmes, Sally a des standards pour choisir ses hommes et gare à celles qui voudront les lui enlever, avec un humour pince-sans-rire. Mais c’est lorsque qu’elle chante La cigogne que l’on se rend compte qu’elle ne vît pas le monde de la même manière… après tout, qui écrit une chanson sur le questionnement de l’identité du père de l’enfant que l’on porte?
© Agence QMI / Toma Iczkovits
Et qu’advient-il lorsque notre copain se fait la malle et que nous soupçonnons courir les jupons? Selon Sally, le meilleur conseil ce serait de faire pire, comme l’exprime la chanson 7 jours. Elle n’hésite pas non plus à se mêler à la foule afin de réprimander un homme qui n’avait pas offert de fleurs pour sa compagne à la Saint-Valentin. En tout, c’est plus d’une quinzaine de chansons qu’elle a présentées sans déroger à son jeu soigné dont On dira aux autres, Revolver, 9 à 5 et Précieuse.
Malgré qu’elle soit un brin mystérieuse et semble maintenir tant de secrets, les textes de ses chansons eux ne sont pas du tout implicites, ce qui amène un contraste assez intéressant. Tous ont pu apprécier la caricature de la femme charmeuse utilisant ses atouts afin d’obtenir ce qu’elle veut. Nous avons embarqué librement dans cette séduisante ambiance. Elle a terminé le bal avec une coquine chanson aux allures burlesque, Kamasutra, une ôde à l’activité charnelle. Le public en a redemandé et Sally s’est montrée généreuse avec un rappel en interprétant Les heures de visite, ma chanson préférée de son répertoire.