41e Gala de l’ADISQ : nos moments forts.

Hier soir, la salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-arts de Montréal était comble, car il accueillait, pour sa 41e édition, le Gala de l’ADISQ, diffusé en direct à Radio-Canada et brillamment animé, une fois encore, par l’humoriste et acteur Louis-José Houde qui mena de mains de maître la cérémonie : quelques moments forts nous ont notamment marqués par leur intensité, leur beauté et leur vérité.

Moment fort #1

L’introduction tout à fait hilarante de l’humoriste et animateur de la soirée, chic comme tout pour l’occasion, en fait inévitablement partie. Ce dernier est, d’emblée, revenu avec tous les « insights » du dernier Gala, nous rappelant, notamment, la « crisette » de Mario Pelchat et l’insertion faciès d’Hubert Lenoir : « Tranquille sur l’trophée! J’peux pas croire qu’il faut que j’commence le show en disant d’pas se rentrer l’prix quelque part! », lance-t-il, hilare, devant les spectateurs nombreux à s’être déplacés, tous visiblement réjouis d’être présents. Il a poursuivit : « Moi, dans ma vie, j’ai animé dans une garderie ET le Gala de l’ADISQ, même discours :  » On rentre rien dans la bouche… pis pas d’chicane!  » ». Houde a ensuite enchaîné avec les « rançons de la gloire » au Québec, comme les gars qui s’accotent sur son épaule à l’urinoir, les mauvaises techniques de prises de selfies par tous les Georges-Henri de ce monde ou, en rafales, regarder Roch Voisine en se disant « Coudonc, y va tu devenir laitte un moment donné, cet ost*e là? », regarder les 2Frères et vouloir en chatouiller un, parler avec Sylvain Cossette et se dire « C’est quand même pointu, comme pintch, ça! ». Riant également des heures vagues de commencement des spectacles musicaux et de tous les questionnements qui en découlent comme « C’est qui, la première partie? », « Combien de temps elle dure? », ou « Quelle heure, je dis à la gardienne? », il a terminé en beauté en déclarant, fier : « Vous faites un métier merveilleux. Il n’y a pas de rançon de la gloire, les jeunes, vous êtes chanceux, les vieux, vous êtes mines d’or. Je m’appelle Louis-José Houde et bienvenue au 41e Gala de l’ADISQ. » La qualité de son animation a été, sans surprise, maintenue tout au long de la soirée. Chapeau!


Moment fort #2

Parlons maintenant de la performance énergique que nous ont offert Ariane Moffatt et Les louanges qui, pour l’occasion ont associé leurs voix pour nous interpréter Tercel, composition de Vincent Roberge. Ariane Moffatt n’est peut-être pas repartie avec une statuette dorée, hier soir, mais elle illuminait la salle par son dynamisme et sa sublime tenue noire et de paillettes argentées. Les deux artistes aux inspirations électro-folk ont enflammé l’assistance au grand complet en déplaçant même leur spectacle au centre même du parterre. Tous étaient debout pour danser avec eux.

Crédits photos : ©Stéphanie Payez | Éklectik média

Moment fort #3

Déjouant les pronostics qui penchaient ardemment vers Les louanges comme révélation de l’année, c’est Alexandra Stréliski, cette pianiste au cœur d’or, nominée dans sept catégories au total pour son tout premier Gala, qui a plutôt remporté le prix « Si je suis devant vous c’est surtout parce que… je pense que ça a résonné dans vos cœurs, puis c’est à ça que je veux rendre hommage : c’est à vos cœurs, à vos histoires, à vos témoignages que vous me donnez qui sont tellement beaux, et puis à ce qui nous unit dans les choses les plus belles et les plus laides dans notre humanité. […] Merci aux gens, parce que SURTOUT, ce Félix vous revient. Merci à vous qui m’écrivez et qui venez à mes shows. Vous m’avez mise au monde, puis je l’oublierai jamais. » Au retour de la pause, Stréliski nous interpréta son intense Burnout Fugue prenant place devant le scintillant Steinway noir. Ce n’est qu’un peu plus tard qu’elle est remontée sur scène pour recevoir un deuxième Félix, cette fois, pour la catégorie Auteure-compositrice de l’année. Une belle soirée pour la talentueuse musicienne qui s’est exprimée, dans un heureux mélange de justesse et d’émotions : « Je suis partie de loin pour me rendre là, puis j’suis partie d’une période très sombre, j’vais dire aux gens qui vivent des moments difficiles que le brouillard peut se dissiper, puis de pas hésiter à demander de l’aide, pis… de garder espoir, parce qu’on peut avoir des belles surprises sur ce qui nous attend après. »

Crédits photos : ©Angeline Gosselin | Éklectik média

Moment fort #4

Pierre Lapointe, qui était, rappelons-le, l’animateur du Premier Gala de l’ADISQ se tenant mercredi soir dernier sur les ondes de Télé-Québec, était de nouveau invité à fouler les planches, maintenant pour annoncer le gagnant ou la gagnante pour la catégorie Album de l’année. Flamboyant avec son costard coloré (nul n’est étonné), il s’est vivement lancé dans un poignant éditorial : « Je suis ici pour remettre le prix de l’album pop de l’année, mais je ne pouvais pas être ici sans dire un p’tit mot, parce qu’il y a plusieurs élu-e-s, dans la salle. Y’a eu les élections, y’a moins d’une semaine […] le milieu de la musique a été le premier milieu, à crier haut et fort, y a 20 ans, que l’arrivée d’Internet, c’était extraordinaire, mais que ça allait tous nous foutre dans la merde. Ça y est. Y’a rien qui a été fait, par les Gouvernements, ou presque, depuis ces 20 dernières années-là. Et nous sommes tous dans la merde. Pu juste l’industrie de la musique, mais aussi, les gens dans les médias, aussi les chauffeurs de taxis, aussi les gens qui font de l’hôtellerie, du commerce au détail et j’en passe! La raison de ma  » petite montée de lait  » actuelle, c’est que… On se fait voler! Depuis plusieurs années, beaucoup trop d’années, par des multinationales qui viennent faire de l’argent au Canada et qui sont, comme par magie, exemptes d’impôts! Connaissez-vous quelqu’un à la maison, ou ici dans la salle, qui fait de l’argent et qui ne paie pas d’impôts? Moi, je cherche et je ne trouve pas! Pour vous donner une autre image claire, à la maison : pour 1 million d’écoutes de ma chanson « Je déteste ma vie » sur l’application Spotify, pour 1 million d’écoutes (j’ai écrit les paroles et la musique), j’ai touché 500$ ! 500$ pour 1 million d’écoutes. Je sais pas pour vous, mais moi, j’ai l’impression que ma contribution à Spotify vaut plus que 500$. J’aimerais que dans les prochaines semaines, dans les prochains mois, tout le monde qui a un peu de visibilité, et surtout ceux qui en ont beaucoup, dans les médias au Québec, soient unis autour de la même question : il faut marteler aux gouvernements qu’on veut que ces grandes compagnies-là paient des impôts et participent à la création de nouveaux contenus canadiens. Il en va de notre survie CULTURELLE! » Et sous une chaude pluie d’applaudissements d’une salle en ovation, il termina : « Je compte sur chacun de vous, pour que ça devienne une question d’importance primaire! » BRAVO! On souhaite que cela fasse bouger les choses pour notre industrie culturelle et florissante, toute branche confondue, au lendemain d’un soir de grandes célébrations.

Crédits photos : ©Angeline Gosselin | Éklectik média

Moments forts #5

Terminons en beauté avec une bordée de quelques petits moments qui ont mis du bonheur dans notre soirée-télé! Ginette Reno dans sa magnifique robe rouge pour nous interpréter, accompagnée des Petits chanteurs du Mont-Royal, sa chanson À jamais. Quelle grande voix, quelle grande dame!

La formation Bleu Jeans Bleu, celle qui a, secrètement, honteusement ou amoureusement fait chanter la province au grand complet avec leur hit de l’heure Coton ouaté, a gagné le Félix pour la catégorie Groupe ou duo de l’année. Moment émouvant pour les initiés du groupe qui roule leur bosse depuis maintenant environ 6 ans : « C’est l’fun, cette année d’avoir été invités et de sentir qu’on a notre place », s’est exprimé Claude Cobra, le chanteur.

Finalement, ce moment où Roxane Bruneau est montée sous les projecteurs pour recevoir le Félix pour la chanson de l’année avec son titre Des p’tits bouts de toi. Émotive, elle a lancé à ses fans de toujours : « Merci à mes Cocos, vraiment, y a cinq ans, j’vous ai fait une promesse, y a cinq ans, dans mon salon, dans mon 1 et demi pourri, j’ai dit : « dans 5 ans, j’vais passer de tout p’tit dans vos écrans d’ordi, à immense dans vos écrans d’télé », merci, c’est grâce à vous si moi j’existe. »

 

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À l’année prochaine pour la 42e édition!