Aladdin : entre nouveauté et nostalgie

Étant moi-même fan du film original de Disney, Aladdin, je dois avouer que l’idée de voir transposer à l’écran ce classique de mon enfance me laissait perplexe pour différentes raisons. Premièrement, parce que je connais chacune des répliques par cœur et que, deuxièmement, je craignais que l’on change les paroles des chansons. J’ai pris tout de même place sur mon siège, parmi les nombreuses familles venues assister à la première du film en version québécoise au Cinéplex Odéon du Quartier Latin de Montréal, en tentant de voir le film d’un autre œil.

La trame narrative…

L’histoire débute sur un bateau où se trouvent deux enfants et leur père qui se prépare à leur raconter l’histoire d’Aladdin et la lampe magique. Nous survolons alors les dunes de sable qui mènent à la Caverne des Merveilles où seul un « diamant brut » peut y entrer. Puis, nous nous retrouvons au milieu d’un marché à Agrabah où Aladdin (Mena Massoud), accompagné de son singe Abu, volent pour se procurer de la nourriture. Les décors et les couleurs sont magnifiques. Dès lors, Aladdin croise le regard de la sublime Jasmine (Naomi Scott) et voilà que naît un intérêt mutuel. L’idylle ne pouvait pas être si simple, Aladdin n’est pas de sang royal et seul un prince peut épouser la princesse. La découverte de la lampe magique qui abrite un Génie (Will Smith) l’amènera à se faire passer pour un prince aux yeux de la princesse. Jafar (Marwan Kenzari), le vilain de l’histoire, veut bien évidemment s’emparer de la lampe pour bénéficier des pouvoirs du Génie.

© Disney UK

L’histoire des tourtereaux est amenée et racontée autrement, ce qui amène des points intéressants. L’un d’eux est que nous avons la chance d’en apprendre plus sur Jasmine, sur l’absence de sa mère, son envie d’être Sultane et de son côté « femme de tête ». Autre fait intéressant est la présence de deux personnages secondaires qui n’existent pas dans la version originale, il s’agit de Hakim (Numan Acar), le garde de confiance du Sultan (Navid Negahban) depuis de nombreuses années, et Dalia (Nasim Pedrad) la servante attachante de Jasmine. Ces derniers sont essentiels au déroulement de l’histoire en fonction des choix de réalisation prise par Guy Ritchie. Jafar est machiavélique, mais il n’est pas aussi effrayant et ténébreux que la version animée. En contrepartie, l’interprétation du Génie par Will Smith est efficace ! Il est drôle et attachant.

Les chansons…

L’arrivée de la première chanson… Bon, je devais m’y attendre, je n’entendrai pas la voix de Joël Legendre. Or, ma crainte au niveau des changements de paroles s’est révélée malheureusement vraie, et ce, pour la grande majorité des morceaux musicaux. Par chance, Un nouveau monde a (presque) été épargné, ceci aurait été un sacrilège à mon avis. Oui, la version originale du film contenait à certains moments des propos racistes et même sexistes lors des chansons (et même des dialogues), mais de là à changer quasi tous les mots et même le rythme de celles-ci… je ne suis pas certaine que cela était nécessaire. À noter l’excellent ajout d’une chanson interprétée par Jasmine qui parle qu’elle a un pouvoir sur sa vie et qu’elle ne demeurera plus silencieuse. Petit bémol, malgré la puissance vocale de Hiba Tawaji, qui prête sa voix française à Jasmine, les notes trop aïgues et nombreuses dans ce moment musical nous empêche de bien saisir toutes les paroles.

Somme toute, une version 2019 plus actuelle, colorée et non figée dans les stéréotypes du genre « il n’y a que les hommes qui peuvent être au pouvoir » et « la princesse n’est qu’élément de convoitise ». Une proposition intéressante qui joue entre nouveauté et nostalgie. Néanmoins, je suis d’avis qu’il n’aurait pas été nécessaire de revisiter ce classique et surtout en ce qui concerne le traitement des chansons. Je vous invite tout de même à vous faire votre propre opinion dans un cinéma près de chez vous!

En attendant, voici la bande annonce.

 

Crédit photo entête : Nerd Movie Productions

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