Alexe

Alexe en pleine maîtrise de son identité artistique

Rencontrée il y a quelques jours lors du dévoilement de la programmation extérieure des Francos de Montréal, la chanteuse Alexe Gaudreault, des étoiles dans les yeux, a promis un spectacle divertissant rempli de nouvelles chansons et d’invités surprises, et c’est exactement ce qu’elle a livré avec brio vendredi dernier en début de soirée sur la scène Loto-Québec située sur l’espace gazonné du Quartier des spectacles.

En pleine possession de ses moyens

Devant un public d’abord minime mais qui ne cessait d’accroitre plus le spectacle avançait, l’autrice-compositrice-interprète n’a jamais semblé déstabilisé, bien au contraire. Elle rayonnait de confiance lors de ses interactions avec les festivaliers en plus d’afficher un aplomb inébranlable dans son crop top foncé agrémenté d’une longue veste transparente et son pantalon pastel surdimensionné.

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La connivence entre Alexe et ses musiciens était palpable du début à la fin. À l’aise avec son matériel, la chanteuse a même fait des blagues d’un ton décontracté lorsque son claviériste Nathan, qui se produisait dans 3 spectacles différents ce jour-là, a oublié les arrangements d’une chanson et que cette distraction a fait en sorte que cette la livraison de cette fameuse pièce a avorté.

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Une affaire de famille

Sur la scène des Francos, Alexe se sentait comme à la maison, pas seulement parce que la musique est sa grande passion, mais parce que des membres de sa famille étaient littéralement à ses côtés pour jammer avec elle. D’abord, il y avait son chum Charles Guay, qui joue également énergiquement de la batterie, mais aussi sa belle-mère descendue du Saguenay expressément pour pimenter certaines pièces de son saxophone. En plus d’être talentueuse, cette dernière était particulièrement adorable, surtout quand elle jouait de son instrument, se dandinait et déclarait sans hésitation les chansons, bien en retrait dans les coulisses.

Une pop autant planante que festive

En 2016, après un passage remarqué à La Voix dans l’équipe de Marc Dupré, Alexe avait séduit les mélomanes avec une pop accessible et enveloppante qui abordait les vertiges amoureux, les déceptions, les mauvais choix et la quête identitaire sans les clichés habituels. Comme plusieurs titres de son album homonyme ont connu un beau succès, Alexe a plongé ses fans dans un état nostalgique et introspectif en offrant entre autres les excellentes Éclat, Couleurs, Mirage et Tempête.

Alexe a également profité du spectacle pour dévoiler des nouvelles chansons qui paraîtront dans un EP au courant de l’année. Sa signature est toujours reconnaissable, mais avec une touche plus 80s et festive qui s’inscrit dans l’ère du temps et qui paraît tout naturelle dans le cheminement de l’interprète. Comme dans les films, extrait déjà disponible partout, en est d’ailleurs le parfait exemple.

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Des étoiles montantes comme invités

Question de rendre la soirée encore plus mémorable, Alexe a demandé à des artistes avec qui elle a collaborés de partager le fruit de leur travail. Il y a d’abord eu Nova Rose, Emily Rose Kafoury de son vrai nom, qui a foulé les planches pour partager la pièce Walls qui cartonne de plus en plus dans les palmarès. Un peu plus tard, Rymz a fait une brève mais très appréciée apparition le temps de chanter Laisser tomber qui, elle aussi, a beaucoup d’adeptes.

Le 17 juin prochain, Alexe déposera sur la toile un nouveau duo, cette fois-ci avec la star Marie-Mai qui ne pouvait malheureusement être présente aux Francos. On sentait néanmoins son énergie lors de la performance exclusive de la chanson En silence qui a sans aucun doute toutes les caractéristiques requises pour être un hit estival!

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Un nouveau grain rauque irrésistible

Au-delà des invités, la plus belle surprise du spectacle a sans contredit été de découvrir l’aspect plus rauque de la voix d’Alexe Gaudreault. Ses envolées vocales basses donnaient des frissons autant grâce à leur qualité technique que grâce aux émotions authentiques et brutes qu’elles contenaient. En ce sens, le moment fort du spectacle a été la reprise francophone de la pièce Bang Bang (my baby shot me down) qui dégageait une sensualité vintage puissante. Le rauque de la chanteuse a atteint son paroxysme, et c’était absolument délicieux!

Contre toute attente, ce n’est pas l’immensément populaire Placebo qui a terminé le spectacle de 60 minutes, mais bien l’accrocheuse Écho. Elle a néanmoins été livrée au dernier acte et a été accueillie avec grand enthousiaste par les festivaliers. Lorsque la répétition de la ligne On redevient nous-même a été scandé par le public, impossible de ne pas sourire en pensant que cette affirmation est enfin exacte et qu’on pourra vivre chaque seconde de ces Francos comme avant.

Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média