Beyries au FestiVoix : magique dans le beau et les bévues

Sous un ciel radieux et une brise légèrement fraîche, l’auteure-compositrice-interprète Amélie Beyries a séduit hier en début de soirée les festivaliers présents dans le chaleureux Jardin des Ursulines qui abrite jusqu’au 4 juillet la vingt-septième édition du FestiVoix de Trois-Rivières. BEYRIES ne pouvait rêver mieux pour présenter les pièces de son nouvel album, l’excellent Encounter, et quelques morceaux issus de son tout aussi sublime opus précédent Landing.

L’endroit, tapissé de chaises et petites tables pour respecter les règles de distanciation sociale, offrait un cadre enchanteur et intimiste qui nous donnait l’impression d’être en pleine terrasse, un verre à la main, un large sourire estampé au visage et le bonheur de voir enfin des artistes en chair et en os devant nos yeux. Et la musique douce, tendre, vraie et enveloppante de BEYRIES constituait la bande sonore idéale.

Pour débuter le bal,  splendidement accompagnés des musiciens Amélie Mandeville, André Papanicolaou et Marc Chartrain, les trois premières pièces ouvrant Encounter : What we have et les singles Closely et Over Me. Déjà, les frissons. Déjà, les textes d’une poésie lumineuse et les mélodies enivrantes livrées avec une délicatesse et une tendresse bouleversantes. Déjà,la voix riche en nuances et les envolées presque célestes. Puis, le retour à la réalité avec la première interaction de BEYRIES. Le choc. Le contraste poignant. La personnalité humble et l’humour pince-sans-rire de l’ancienne relationniste de presse dégageait l’inverse de sa musique. Et c’était tout aussi délicieux.

Entre l’anecdote tout à fait spontanée reliée aux pouliches qui se transmettent de génération en génération dans sa famille et la joie incommensurable d’être enfin en communion directe avec le public, BEYRIES a démontré toute la splendeur de son naturel côté terre-à-terre en nous charmant pas seulement pour son intemporelle musique, mais aussi pour sa magnifique personne.

Dans les traits de personnalité de cette magnifique personne, il y avait cette facilité d’accepter les imprévus sur scène. Problèmes techniques, problèmes sonores, trous de mémoire…Tout ça s’est déroulé tout de même fluidement, avec une rafraichissante honnêteté et avec le sourire. «Un show pas d’erreur est un show pas de saveur.», comme elle l’a si bien formulé. On a reçu beaucoup de saveur et de blagues sur la situation comme : «J’ai sorti mon album Encounter en novembre dernier…donc ça fait 8 ans! », «Je n’ai pas joué dehors depuis 22 ans.» » et « J’ai pas de reverb, donc je trouve que je ne chante pas bien.», ce qui était archi-faux pour les oreilles de ses admirateurs attentifs et comblés.

«Ça fait longtemps qu’on n’a pas été en gang comme ça. Il faudrait que je prenne une photo pour vous montrer à quel point c’est touchant. »a-t-elle dit au cours de la soirée. Encore une fois, on avait envie de lui répondre que c’est elle qui a été profondément touchante. Particulièrement sur les pièces Je pars à l’autre bout du monde et Nous sommes, des titres francophones qui résonnent profondément au creux de notre âme.

Après les vibrantes Out of touch agrémentée d’un solo galvanisant et la douce reprise de To love somebody des Bee Gees qu’on a pu entendre dans un épisode de la populaire série américaine Grey’s Anatomy, BEYRIES a remontré son irrésistible côté gamin quand, au beau milieu de la chanson The pursuit of happiness qui a soulevé le public , elle s’est exclamée :  »Tournez-vous, y’a un gros bateau! » Dans l’étonnement et le rire, on a obéi pour replongé deux secondes plus tard dans l’atmosphère de la chanson, car elle, elle ne l’avait pas quittée malgré tout. Impressionnant.

Pour les derniers miles de ce trop court concert, la chanteuse a animé la petite foule pour la poignante Son et la puissante Graceless qui célèbre la joie et l’importance de s’unir ensemble contre les injustices plus que jamais.

Pour en savoir plus sur la présente tournée de BEYRIES, c’est par ICI. Vous pouvez également consulter notre entrevue avec l’artiste sur le processus créatif derrière Encounter.

Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média