C’est sous le charme de Cats que j’ai quitté la Place des Arts hier. La comédie musicale tant applaudie a su donner tout ce qu’elle avait à donner avec un supplément de magie. Je me demandais pourquoi une comédie musicale de chats présentée 9000 fois à Londres et 7500 fois à New-York en plus d’avoir été vu par 70 millions de personnes autour du monde avait eu un tel succès, je sais maintenant pourquoi. L’auteur et compositeur britannique Andrew Lloyd Webber 1979 a été inspiré par le recueil de poèmes Old Possum’s Book of Practical de T. S. Eliot, quand la poésie est inspiratrice, on peut s’attendre à de la féerie.
Le spectacle débute au son de la flute nous aidant à pénétrer dans ce monde nocturne et envoutant. Dans la noirceur, les yeux félins éclairent la scène qui se passe dans une décharge d’une ville quelconque, puis, voici la bande de chats qui arrivent en chantant et en dansant, nous faisons ainsi connaissance avec les Jellicle. Ils sont tous rassemblés, élégants dans leurs costumes plus extravagants les uns que les autres. Ils nous convient à un fabuleux bal musical et sous l’immense pleine lune se joue une histoire; lequel des personnages, le chef Deutoronome décidera d’envoyer au paradis des chats pour y vivre une vie meilleure.
C’est la grande messe, chacun faisant valoir ses qualités pour être élu, les chats, acrobates, chanteurs et danseurs tourbillonnent dans une chorégraphie parfaitement synchronisée avec la musique, les tableaux se succèdent, fascinants, supportés par un brillant jeu d’éclairage. Des chats exécutent des mouvements sensuels, d’autres, plus rock and roll comme Rum Tum Tugger interprété par Zach Bravo qui nous fascine par son insolence et sa désinvolture.
Le moment émouvant du spectacle, est sans contredit la performance vocale de Grizabella jouée par Tailer Harris lorsqu’elle chante Memory, la puissance de son interprétation nous happe, elle nous envoute et nous berce tout à la fois. Cette chanson a été spécialement écrite par Travor Nunn pour Cats d’après les poèmes de T.S. Eliot.
Les chorégraphies de groupe sont magnifiques. Un tableau joyeux célébrant la communauté féline. Même après 40 ans, le spectacle ne se démode pas. Quelle drôle d’idée a germé dans la tête d’Andrew Lloyd Webber, une comédie musicale avec des chats et bien pourquoi pas si c’est pour offrir un spectacle d’une beauté que l’on savoure avec délectation. La mise en scène est signée par Trevor Nunn, la chorégraphie par Andy Blankenbuehler, la conception des décors et des costumes sont de John Napier et les éclairages par Natasha Katz, sous la direction musicale de Jonathan Gorst.
Cats est présentée à la Salle Wilfrid Pelletier de la Place des Arts jusqu’au 13 mars 2022.