Charlie et ses drôles de dames : un remake déguisé

S’il y a un film dont nous aurions bien pu nous passer, c’est bel et bien cette énième tentative d’Hollywood de nous servir un autre opus de la saga Charlie’s Angels!

Petit rappel historique pour les non-initiés. Charlie’s Angels, c’est d’abord et avant tout une série télé ( culte apparement ) qui mettait en scène trois belles jeunes femmes espionnes au service d’une agence menée par Charlie Townsend, d’où le nom de la série. Les espionnes, surnommées les « anges », étaient sous la supervision de John Bosley, homme qui servait de guide aux trois angéliques héroïnes. De ce fait, la série fit de Farah Fawcett, Jaclyn Smith et Kate Jackson des stars instantannées. Créée par le maître de la télé Aaron Spelling, cette télésérie dura cinq saisons, se terminant en 1981.

Comme un succès ne meurt jamais à Hollywood, Sony décida, en 2000 qu’il était temps de revitaliser la série en proposant le mi-remake mi-suite simplement intitulé Charlie’s Angels. Mettant en vedette trois superstars de l’époque, Drew Barrymore, Cameron Diaz et Lucy Liu, le film fut une véritable bombe au box-office. Alors, une suite fut annoncée et présentée au public en 2003, toujours avec les trois  mêmes actrices. Depuis, plus rien, sauf peut-être la fois en 2011 où Sony tenta de faire un remake sous forme de série télé qui fut annulée avant même sa diffusion. En 2012, quand on proposa à Drew Barrymore, Cameron Diaz et Lucy Liu de reprendre leur costumes et bottes d’espionnes, les trois anges décidèrent de décliner. Tomba alors aux oubliettes le projet d’un troisième film. Jusqu’en 2018.

Mais que vaut finalement ce troisième film ? Au premier regard, cette suite ( car, oui, il s’agit d’une continuation aux deux films et à la série, et non d’un remake ) a ce qu’il faut pour plaire aux amateurs. De belles actrices, des scènes de bagarre, de l’action, de gros méchants et des revirements ( qu’on avait vu venir ). Réalisé, écrit et mettant en vedette Elizabeth Banks, Charlie’s Angels 2019 raconte l’histoire d’Elena, qui met au point un outil pour Calisto, la firme pour laquelle elle travaille. Quand elle se rend compte que le projet de la firme tourne à la menace, elle fait appel aux services de l’agence Townsend pour mettre fin aux manipulations de l’entreprise. Entrent alors en scène nos deux anges ( cette fois, elles ne sont que deux ) qui se feront décoiffé au cours de l’intrigue.

Les anges, ici, ce sont la rebelle Sabina (interprétée par Kristen Stewart) et Jane (Ella Balinska) qui, elle, est une ancienne recue du MI-6. Avec l’aide d’Elena (Naomi Scott, une véritable révélation), elles seront maintenant trois pour combattre l’ennemi. Cette fois, il n’y a pas que trois anges. Elles sont présentes partout sur le globe, de Los Angeles à Hambourg. Chaque ville possède ses anges espionnes et chaque groupe à son Bosley. Ici, il n’y a plus seulement John Bosley (interprété cette fois par Patrick Stewart). Bosley est devenu un terme pour désigner qui protégera les anges, et nos trois héroïnes auront pour guide Elizabeth Banks (qui interprète la première Bosley féminine).

Après plusieurs scènes de bagarres excessives, on en vient à se perdre et à se demander si on assiste à un Charlie’s Angels ou bien à Fast and furious. La nostalgie nous prend et on se remémore Drew Barrymore, Cameron Diaz et Lucy Liu, qui manquent cruellement au film. Parce que, même s’il s’agit d’une suite et qu’on leur fait un beau clin d’oeil, jamais elle ne feront une apparition surprise, à la déception des fans. Par contre, d’autres beaux cadeaux attendront les fans de la série télé. Si Naomi Scott et Ella Balinska surprennent, il est tout autre pour Kristen Stewart. Cette actrice au visage triste n’arrivera jamais à nous faire oublier qu’elle sera toujours Bella Swan de la saga Twilight. Dommage car, du talent, ce n’est pas ce qui manque chez elle.

Charlie’s Angels possède les atouts d’un divertissement bonbon mais il serait grand temps qu’Hollywood cesse de nous bombarder avec les supposées suites camouflées sous des airs de remake. Tout ce qu’il manque au film, c’est « nouvelle génération » en sous-titre. Le film prend l’affiche ce vendredi 15 novembre dans plusieurs salles.

Crédits Photos : Sony Pictures