Dévoilement des nominations de l’ADISQ 2019

Hier, en fin d’après-midi, au Club Soda, se tenait le dévoilement des nominations de la 41ième édition du Gala de l’ADISQ. Le premier gala aura lieu au MTELUS le 23 octobre  et sera chapeauté par Pierre Lapointe tandis que le grand Gala se déroulera à la salle Wilfrid-Pelletier de la Place des Arts le dimanche 27 octobre et sera animé pour une quatorzième année consécutive par Louis-José Houde. Un vent de nouveauté et de jeunesse a soufflé sur les nominations alors que les deux artistes les plus cités, Les Louanges et Alexandra Stréliski, en sont à leur baptême de l’ADISQ.

Le système de vote pour les catégories impliquant la participation du public a quelque peu été modifié. Il se tiendra simultanément jusqu’au 17 octobre. Qui de Lara Fabian, Marie-Mai, Ariane Moffatt, Coeur de pirate ou Ginette Reno sera couronnée Interprète féminine de l’année? Marc Dupré, Éric Lapointe, Hubert Lenoir, Loud ou Fred Pellerin aura le titre de Interprète masculin de l’année. Quant au groupe ou duo de l’année, il sera sélectionné parmi 2Frères, Bleu Jeans Bleu, Alaclair Ensemble, Les Cowboys Fringants et Les Trois Accords. En ce qui concerne la chanson de l’année, il y a dix finalistes : Léo Gagné chanté par les 2Frères, Tu trouveras la paix en hommage à Renée Claude, Des p’tits bouts de toi de Roxane Bruneau, Fous n’importe où de Charlotte Cardin&Cri, Dans la nuit de Coeur de pirate en collaboration avec Loud, La tempête de Marc Dupré, Tout le monde de Corneille et  Fallait y aller de Loud, Ouvre tes yeux Simon de Les Trois Accords et Pitou de Les Louanges. Vous pouvez voter dès maintenant ici.

La révélation de l’année se jouera entre Les Louanges, Alexandra Stréliski, Jérôme 50, Lou-Adriane Cassidy et Sarahmée. Une chaude lutte est à prévoir dans la catégorie du Album de l’année-Pop entre Lara Fabian (Papillon), Marie-Mai (Elle et moi), Coeur de pirate (En cas de tempête ce jardin sera fermé), Ariane Moffatt (Petites mains précieuses) et Bleu Jeans Bleu (Perfecto). Pour plus de détails sur l’ensemble des nominations, c’est par ici!

Nous avons profité de la présence de certains d’artistes pour leur demander quelle est selon eux, la pertinence du gala alors que l’industrie musicale est en pleine mutation, et comment ils voient leur rôle d’interprète de la chanson.

Avec la réalité de l’industrie d’aujourd’hui, quelles sont , selon vous, la pertinence et l’importance d’un gala comme celui de l’ADISQ?

Ginette Reno (en nomination pour Album de l’année-Meilleur vendeur, Interprète féminine de l’année et Album de l’année-Adulte contemporain) : Il n’y a plus rien de pareil aujourd’hui! Il y a des gens qui critiquent la technologie , pas moi. Je trouve que c’est formidable, tant qu’on ne devient pas obsédé comme des malades! Les galas sont importants, surtout celui de l’ADISQ!

Alexandra Stréliski (en nomination pour Album de l’année-Meilleur vendeur, Révélation de l’année, Autrice ou compositrice de l’année, Album de l’année-Instrumental) :  C’est fou qu’un album instrumental se rende aussi loin dans un Gala de l’ADISQ.  Je suis un peu en train de flotter sur un nuage. C’est avant tout un honneur d’avoir une tape dans le dos de l’industrie. Pour moi, l’ADISQ est un symbole du soutien. J’ai eu un disque d’or cette année (pour l’album INSCAPE). J’ai ressenti le soutien du public, et c’est la chose la plus importante, mais ce l’est aussi de recevoir l’appui de l’industrie.

Luce Dufault (en nomination pour Spectacle de l’année-Interprète (Entre vous et nous)) : C’est plus pertinent que jamais, justement pour garder la flamme allumée! Il faut aller avec le changement, il faut vivre avec le changement, le changement va nous emmener ailleurs, mais il ne faut pas arrêter. Si on arrête, tout est mort. Je pense que c’est important que les assises restent là et qu’on continue à se battre. À un moment donné, on va trouver une façon de rémunérer tous ces gens-là qui ne le sont plus. Il faut être patient, courageux et aller au bat!

Marie-Michèle Desrosiers (en nomination pour Spectacle de l’année-Interprète (Entre vous et nous)) : Tantôt, quand on a pris la photo de groupe, il y avait beaucoup de jeunes artistes, de jeunes créateurs sur scène. Ne serait-ce  que pour que les gens du public les voient, au moins ne serait-ce qu’une fois, et qu’ils se rendent compte que certains les intéressent, c’est déjà important!

Quelle est votre définition d’une interprète de la chanson en 2019?

Ginette Reno : Je pense qu’il y a de grandes chanteuses sur Terre. Il y en a eues et il va y en avoir encore. Il y a aussi de grands interprètes. Un interprète, c’est quelqu’un qui est capable d’aller en dedans de lui. Ce n’est pas seulement un instrument. Chanter, c’est une dimension physique, spirituelle et mentale. C’est tout! Il y a des gens qui ne se servent que de leur voix. Ils ont de belles voix mais pas d’émotions, pas de vécus. Il faut avoir souffert un peu pour être un bon interprète!

Alexandra Stréliski : Quelqu’un qui joue de la musique! Ça n’a pas changé, c’est la même définition depuis la Renaissance!

Marie-Michèle Desrosiers : Dans les années 70, un interprète faisait partie d’un autre monde, d’une autre catégorie que les auteurs-compositeurs. L’interprète était un peu considéré de côté. Maintenant, on se rend compte que l’interprète est un créateur en soi. Il va prendre une chanson et l’amener complètement ailleurs. Il va l’amener dans son monde à lui. Au fil des années, les interprètes ont vraiment gagné du gallon.

Luce Dufault : Et c’est une bonne chose! Je me souviens, quand j’ai commencé, j’étais allée voir Céline Dion. C’était ma première fois. Je sortais du Théâtre St-Denis et j’ai entendu un journaliste dire : Ouais, mais c’est rien qu’un interprète! Ça m’avait tellement enragée! Luc Plamondon n’ira pas les chanter, ses chansons! Il aimerait peut-être ça, mais il ne peut pas! Il ne les amènerait pas à la même place. Dans le milieu classique, on ne dira jamais d’une chanteuse classique qu’elle n’est qu’une interprète, mais, dans le pop, on se permet de dire ça. Donc, je suis contente que la notion d’interprète reprenne la place qui lui revient. 

Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média