À défaut de ne pas pouvoir se rassembler en famille, pourquoi ne pas regarder des films où il est question de réunions amicales qui tournent mal?! C’est ce que propose Dinner with friends en dressant la table pour un repas de l’Action de grâce entre amis qui vire au vinaigre alors que les tensions éclatent au même rythme que les bouteilles d’alcool se vident.
À aucun moment le film cache ses intentions puérils et faussement grinçantes. À trop vouloir faire rire à tout prix, le scénario s’éparpille et tire dans tous les sens jusqu’à perdre son essence. Pourtant, la prémisse possédait tous les éléments requis pour offrir une sorte de huis clos sympathique qui relève son anxiété cachée à mesure que les véritables inévitables des personnages éclatent.
Or, le party qu’organise Molly, une actrice bien en vue et nouvellement maman, afin d’oublier son houleux divorce n’est que prétexte pour des répliques vulgaires sans fondement. Il est extrêmement difficile de complètement s’attacher aux personnages, car ils ne sont pas bien développés. Les liens qui les unissent-ou les désunissent- ne semblent pas sincères.
Tout ce qui nous vient en tête après le visionnement, ce sont les intrigues fades et inachevées qui ne suscitent aucun intérêt. Dans cet amas de disputes ridicules, aucun semblant d’amorce de réflexion sociale. Que les éternelles mêmes blagues pipi caca poil dépourvues d’originalité.
Friendsgiving aurait pu être une délicieuse satire sur les soupers familiaux qui ne sont qu’un prétexte pour éviter les problèmes. On aurait pu explorer cette volonté de faire rire et de divertir à tout prix pour mieux mettre en lumière le vide que ressentent les protagonistes. Au lieu de ça, on a droit à un scénario insipide qui prend les cinéphiles pour des idiots.
Heureusement, Malin Akerman, qu’on a pu voir récemment dans la comédie Chick Fight, s’avère crédible dans le rôle principal même si, par moments, elle semble aussi désespérée et découragée que l’auditoire par l’histoire qu’elle raconte. Dans le rôle de sa meilleure amie qui a du mal à vivre son homosexualité de la manière dont elle l’entend, Kat Dennings hérite des moments les plus engagés mais irrite cruellement avec sa voix haut perchée.
Finalement, même si on s’ennuie des partys, Dinner with friends ne nous donne même pas envie de se joindre à la fête qu’elle met en scène, et c’est absolument impardonnable.