Festival Stella Musica : un concert intime pour l’ouverture

Nous avons assisté le 3 juin dernier, à l’ouverture de la 7ième édition du Festival Stella Musica, qui consistait tout d’abord en un concert intime, dans le Hall d’Entrée du Kin Experience, qui avait été converti pour l’occasion en un chaleureux salon de mini concert, où l’atmosphère cocooning recherché était bien présent, avec ses rideaux de velours à chaque extrémité, l’incontournable piano à queue, et les chaises pour les spectateurs, lesquelles étaient toutes occupées.

Au programme, le duo Fortin-Poirier et ses différentes prestations à quatre mains, regroupées sous le thème de ‘’Nuit blanche’’, ainsi que la mezzo-soprano canado-ukrainienne Martina Myskohlid accompagnée de la pianiste Rebecca Klassen-Wiebe, avec un tour de chant des plus variés. Le tout, suivi d’une table ronde animée par Fakhria Rezaie.

Festival Stella Musica
Crédit photo : Agnieszka Stalkoper

Ce concert intime s’est amorcé avec la mezzo-soprano Martina Myskohlid, qui accompagnée de Rebecca Klassen-Wiebe nous a offert Green Rain de la canadienne Violet Archer (1913-2000). La voix de Martina se mariait tellement bien à la mélodie, nous aurions pu penser que la chanson avait été écrite pour elle, même s’il s’agissait à la base de musique contemporaine.  Avec sa voix toute aussi magnifique, elle nous a également interprété un extrait de l’opéra Les Noces de Figaro de Mozart ainsi que du Barbier de Séville de Rossini, des airs qui évidemment lui collaient encore plus à la peau. Nous avons également pu entendre ‘Y nepetnky (U peretyku khodyla)  (Donne-moi ton cœur)’ de Mykola Lysenko (1842-1912), une belle ballade. Elle a terminé son tour de chant avec une interprétation de De Falla (1876-1946). Autant la prestation de l’interprète que de la pianiste ont été remarquables.

Puis ce fut le tour du Duo Fortin-Poirier, qui nous a servi un mini-récital qui a débuté avec la Rapsodie espagnole de Maurice Ravel (1875-1937) et ses quatre mouvements, qui fut suivie d’un extrait du Ballet d’Orphée et Eurydice de C.W. Gluck (1714-1787) sur un arrangement de Greg Anderson.  Par la suite, Night du compositeur turque F. Say (1970 – ) nous a hantés avec ses effets spéciaux sur les cordes du piano, jusqu’à ce qu’Entre la veille et le sommeil nous apporte un calme relatif. Ce moment de relaxation est due à la plume de Marie Ayotte (1992 – ), à qui nos deux ballerines du piano l’avait commandé. Puis  on a pu entendre  l’extrait Clockwork de Nachtmusik du compositeur Alfonso Peduto. Leur mini-concert s’est terminé avec Extravagansa du compositeur singapourien Shaun Choo. Grâce à ce duo, nous sommes passés à travers les différentes émotions que nous apporte la nuit: le doute, l’angoisse, la passion, la fête, l’amour et le rêve. Et comme les spectateurs en voulaient encore, quoi de mieux en guise de Bonne nuit  qu’une Berceuse de Brahms.

Crédit photo : Agnieszka Stalkoper

Leur séance n’est pas seulement musicale, elle est aussi visuelle, de par leurs jeux de mains. Leurs croisements et entre-croisements des mains sont fait avec une telle grâce, une telle légèreté, on peut facilement les imaginer dansant un ballet juste avec leurs mains, un moment spectaculaire. La soirée s’est terminée autour d’une table ronde, animée par Fakhria Rezaie, à laquelle participaient une migrante ukrainienne et une afghane. Le sujet L’accès à la musique pour les réfugié.e.s’  a donné lieu à un échange évidemment culturel et humain des plus intéressants, et qui nous a beaucoup appris sur le sujet.

En fait, une soirée qui nous a permis encore une fois de faire de magnifiques découvertes. Nous soulignons que le Festival Stella Musica a pour but de faire connaître les différentes sphères de talents féminins dans les arts, au tant au niveau des artistes qu’au niveau technique. Près de 95% des participants au Festival sont de la gente féminine.

Crédit photo : Agnieszka Stalkoper

Le festival se terminera mercredi le 8 juin, par un Grand Concert qui sera présenté au Gesù à 19h30.

  • Au programme :
  • Nina Sagalovitz artiste inuit qui nous séduira avec ses chants de gorge;
  • Stick & Bow: duo avant-gardiste réunissant Krystina Marcoux marimba et Juan Sebastian Delgado violoncelle.  Ils nous interpréteront des Œuvres de S. Bach, Nina Simone  Love me or leave me, de Bartók, Tzigane (Stéphane Grappelli, arr. Marcoux / Delgado), Piazzolla et Louise Jallu À Gennevilliers .
  • L’Ensemble Li Kouri: trio formé de Li Kouri (composition, accordéon et voix), Isabelle Gaudreau clarinette et Laeticia Francoz Lévesque violon propose des chansons toutes en profondeur et en subtilités .
  • Katarzyna Musiał (piano) interprétera trois œuvres de la compositrice ukrainienne Valentina Yanovna Zhubinskaya (1926-2013) : Méditation , Lors d’une promenade  et  Berceuse.
  • Fuego Flamenco Fusion composé de  Katarzyna Musiał piano, danse, Hanser Santos Gómez percussion et Hugo Larenas guitare proposent un programme unique en son genre combinant la tradition du flamenco avec la musique latino-américaine. Œuvres de compositeurs espagnols, cubains, vénézuéliens et brésiliens, qui incorporent des éléments issus de la danse flamenco.

Des billets sont encore disponibles ici.