Fourmi au Piko Parc : un touchant récit de persévérance

En cette fraîche nuit d’été, le Piko Parc de l’International de montgolfières de Saint-Jean-sur-Richelieu proposait un deuxième cinéma en plein air. Après l’ouverture avec le sympathique film d’animation Les As de la jungle, c’était au tour d’une géniale Fourmi de faire le bonheur des petits et des grands amateurs de sports et d’histoires de rédemption.

Réalisé par Julien Rappeneau, Fourmi suit l’histoire de Théo (adorable et fort convaincant Maleaume Paquin), un pré-adolescent doué au soccer qui se fait surnommer fourmi à cause de sa petite taille. Malheureusement, ce trait physique s’avère être un désavantage car cela l’empêche d’être repêché par l’Arsenal, une équipe d’Angleterre réputée qui pourrait lui fournir une meilleure vie . Question de ne pas faire honte à Laurent,  son père alcoolique et au tempérament imprévisible (touchant François Damiens) qui misait tout  dans ce recrutement, Théo lui fait croire qu’il fait dorénavant partie de l’équipe. Ce terrible mensonge aura tout de même quelques répercussions positives car le comportement autodestructeur de Laurent s’effritera et Théo pourra enfin développer une relation saine avec son père. Mais garde à la vérité quand elle se mettra de la partie…

Même si son scénario ne se démarque pas niveau originalité, ce récit de persévérance et de pardon ne manque pas de charme puisqu’il dégage énormément d’authenticité. Cet attendrissant film familial parvient à déployer une galerie de personnages complexes qui englobent plusieurs problématiques vécues par les enfants aujourd’hui. Par exemple, un des amis de Théo est un hacker à tendance agoraphobe qui est tellement obnubilé par son ordi qu’il ne prend pas le temps d’aller à la salle de bains!

Bien que le dénouement n’échappe pas à quelques débordements sentimentaux aux niveaux des valeurs et morales véhiculées , Fourmi aborde avec une certaine justesse les répercussions du mensonge, l’importance de la famille et de ne jamais abandonner pour aider ceux qui nous sont précieux. Les enfants risquent de se reconnaître sans peine alors que les adultes apprécieront la manière franche mais accessible dont les sujets sont transmis.

Dans le rôle-titre, Maleaume Paquin, qu’on a récemment pu admirer dans Rémi sans famille, s’avère excellent. Naturel et magnétique, il capte brillamment le désir de Théo de vivre une vie normale avec son père et lui faire réaliser son grand potentiel. Son idéalisme est mignon, voire inspirant. De son côté, François Damiens tire bien son épingle du jeu dans le rôle d’un père qui, souhaitant tellement que son fils ne devienne pas aussi paumé que lui, multiplie les sacrifices, les bouteilles de coca et réprime ses dépendances profondes. Son amour paternel transperce l’écran de scène en scène.  Leur chimie père-fils est hautement crédible et touchante. Le long-métrage est aussi appuyé par une distribution toute étoile pour les rôles de soutien avec la présence de Ludivine Saigner et André Dussollier.

Contrairement à ce que laisse deviner son affiche, Fourmi n’est pas axé sur le soccer à proprement parlé. Il y a peu de scène sur le terrain. L’oeuvre se concentre plutôt sur comment une passion commune pour le sport peut servir d’élément déclencheur pour réparer une dynamique familiale déficiente.

 

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