Vendredi dernier au Théâtre Maisonneuve, Arnaud Askoy nous plongeait dans La promesse Brel. Un pari audacieux que d’incarner ce grand auteur-compositeur et interprète qu’était Jacques Brel, et pourtant, dès son entrée sur scène, on comprend tout de suite pourquoi ce rendez-vous gagne en succès partout où il passe.

Brel et Arnaud : la rencontre
Difficile de croire que la rencontre avec Brel s’est fait sur le tard. Bien que sa ressemblance avec le chanteur a toujours été frappante aussi bien pour lui que pour les autres, c’est dans un appartement à Paris que tout a changé pour Arnaud. En effet, c’est dans un moment d’attente qui s’éternisait qu’Arnaud a pris un album au hasard pour le faire jouer. Il s’agissait bien-sûr de Brel. Dès les premières notes, l’artiste a su qu’il se passait quelque chose. Une véritable révélation.
«J’ai été complètement pris par son interprétation, la musique, mais surtout l’interprétation. Je me suis dit : il n’est pas comme les autres. Je ne connaissais pas très bien Brel. Je connaissais que quelques chansons, quelques classiques comme tout le monde. Et puis, machinalement, je me suis mis à chanter un petit peu. Je me suis aperçu que ma voix se calait assez facilement sur la sienne. Et le soir même, j’ai décidé de fermer ma société et de commencer et de me lancer dans cette aventure un peu folle.»

Rolland Romanelli : Le rêve se poursuit
Le compositeur et arrangeur Rolland Romanelli n’est plus à présenter dans la grande chanson française. En effet, ce grand virtuose a accompagné de multiples artistes dont la célèbre Barbara, et ce, pendant de vingt ans. « Ça ne se commande pas. Mon rêve, c’était ça. Barbara, c’est un cadeau du ciel parce qu’elle m’a tout appris et c’est elle qui m’a amené vers d’autres artistes. D’ailleurs, avant que je rentre dans le circuit des enregistrements, on ne disait pas mon nom, on me disait : je veux l’accompagnateur de Barbara. Ça veut tout dire.»
Désormais, le rêve se poursuit pour Rolland Romanelli qui a le plaisir d’accompagner Arnaud sur cette tournée en plus d’en être le directeur artistique. Entre eux, c’est un coup de foudre artistique, mais amical aussi et ça se ressent autant en entrevue que sur scène. L’œuvre de Brel est complexe, mais le musicien passionné a tout réorchestré pour y ajouter une touche plus personnelle sans pour autant dénaturer l’esprit des chansons. « C’est vrai que je transforme les choses, mais en respectant vraiment l’âme de la chanson. Et après, je me laisse aller en fonction du chant, en fonction de ce qui émane d’Arnaurd. C’est très compliqué d’expliquer comment on travaille un arrangement, mais je laisse aller mon inspiration et ma façon de voir les choses.»

La promesse Brel : le spectacle
L’interprète ouvre le bal avec la chanson Mathilde et la magie opère instantanément. On n’oublie pas Arnaud, mais on ne peut pas oublier Brel non plus, qui renaît comme par magie à travers lui. La ressemblance physique est frappante oui, mais au-delà de ça, il y a la gestuelle et le phrasé si saisissant. Chaque mot, chaque ligne de texte est livré avec un investissement digne d’un Brel, sans jamais frôler une seule seconde la caricature.
De Ces gens-là à La chanson des vieux amants en passant par Quand on a que l’amour et l’incontournable Ne me quitte pas le spectacle englobe parfaitement l’œuvre de Jacques Brel. Aux côtés de ses musiciens, Jean-Philippe Audin et Rolland Romanelli, Arnaud Askoy enchaîne les chansons les unes après les autres sans aucune interruption. Pour le public, il est donc impossible de perdre le focus sur cette Promesse Brel que l’artiste nous fait sans jamais perdre le rythme.
En conclusion, la Promesse Brel, c’est le respect d’une œuvre dans toute sa splendeur.
Crédit photo : Stéphanie Payez / Éklectik Média