Samedi soir dernier, le FIL nous a offert le plaisir d’assister au spectacle littéraire Je t’écris au milieu d’un bel orage au Théâtre Outremont, Il s’agit de la correspondance entre Albert Camus (1913-1960) et Maria Casarès (1922-1996). L’écrivain Albert Camus et l’actrice du cinéma français Maria Casares se sont rencontrés pour la première fois à Paris lors de la journée du débarquement des alliés en 1944. C’est d’ailleurs là qu’est né leur amour qui a duré jusqu’à la mort accidentelle d’Albert, en janvier 1960.
Une correspondance presque quotidienne s’est établie entre eux et c’est de celle-ci dont il est question dans ce spectacle littéraire. La correspondance a été lue par Macha Limonchik et Steve Gagnon (Jean-Simon dans l’Échappée) dans une mise en scène littéraire et théâtrale de Dany Boudreault et Maxime Carbonneau, alors que la musique de fond était signée Jesse McCormack, compositeur et exécutant.
Des billets dans lesquels ils échangeaient leur amour, leur promesse de s’aimer jusqu’à la fin, mais exprimé tellement simplement, on aurait dit des ados à leurs premiers amours. Cette communion était d’autant plus touchante surtout de la part d’Albert Camus. En effet, nous nous serions attendus à de la froideur ou bien de l’absurdité venant de Camus, mais à notre grande surprise, ce fut des lettres chaleureuses, pleines de tendresse, de complicité, des fois de sensualité.
Outre l’amour que dégageait cette correspondance, les amoureux partageaient également de nombreux sujets tels que les conférences, les écritures, les recherches ou encore les rencontres avec des metteurs en scène potentiels … Albert a d’ailleurs admis être jaloux de tous ces hommes que Maria rencontrait professionnellement, que ce soit des auteurs, producteurs ou stylistes. Par moment, il était tout simplement question de la pluie et du beau temps, d’où le titre.
Le FIL nous a donc proposé une lecture fascinante et des plus vivantes même si celle-ci fut malheureusement interrompue à l’occasion par les acteurs. Ceux-ci échangeaient entre autre sur leurs personnages respectifs ou de leurs carrières ou eux-mêmes en parallèle avec Camus et Casarès. Bizarrement, en attendant Steve Gagnon parler dès les premiers mots, ce que nous entendions était la voix que nous avions imaginée pour Albert Camus, rendant ainsi l’écoute plus captivante. Quant à Macha Limonchik, elle fut égale à elle-même, quoique par moment, elle manquait selon nous d’émotion, en admettant à sa décharge, qu’elle ne jouait pas, elle lisait.
Le FIL se terminera le 3 octobre prochain et il reste encore de nombreux spectacles à venir, des plus passionnants.