Rita

Créature de Rita Baga : un party rassembleur et ludique!

Un party de paillettes fou, rassembleur et ludique, c’est exactement ce qu’a livré Rita Baga lors de la première médiatique à l’Olympia de Montréal de son spectacle solo Créature. À quelques pas du Cabaret Mado où il a fait ses premières armes dans l’univers de la drag, Jean-François Guèvremont a lancé le coup d’envoi à sa tournée de 100 dates échelonnées sur deux ans avec un aplomb et un talent qui ne cessent d’impressionner…et même d’émouvoir!

Une énergie irrésistible

Avant même le début du spectacle, la salle composée d’amis, de parenté et d’artistes trépignait de fébrilité et n’hésitait pas à manifester son enthousiasme d’enfin pouvoir danser et chanter entourée de gens. Devant ce public conquis d’avance, Rita Baga a surpassé les attentes en proposant une arrivée fracassante dans la foule au son de Monument, une collaboration de Röyksopp et Robyn, et vêtue d’un épatant costume d’extraterrestre haute couture. Un tonnerre de cris a accueilli les expressions faciales hilarantes de l’interprète, son intensité, son lip sync sans tache et ses efficaces chorégraphies exécutées avec passion. Cette énergie électrisante n’a pas diminué de la soirée, même lors des numéros plus doux.

Rita

Une créature venue en amie

Avant l’annonce de la trame narrative du spectacle écrit par Guèvremont et Odrée Rousseau, Rita Baga a fait un lip sync enlevant sur Empire de Marie-Mai, l’animatrice de la téléréalité Big Brother Célébrités dans laquelle Rita a fait une (trop) courte apparition remarquée. Ce choix de chanson était tout simplement brillant et judicieux pour résumer sa fulgurante ascension plus que méritée dans le domaine artistique.

Pour éviter que le spectacle ne soit qu’un enchaînement de tounes de party sans fil conducteur, Rita a embrassé son côté extraterrestre pour imaginer qu’elle descendait sur la planète Terre pour voyager à travers les époques et apporter un message de tolérance, le tout en humour bien sûr. Une idée simple, mais qui s’avère parfaite dans ce contexte de divertissement qui a pour but principal d’avoir du fun, et c’est pleinement réussi.

Rita

Seule comme une grande

Comme Créature se déplacera de ville en ville, Rita Baga est seule sur scène du début à la fin. Les apports de choristes et de danseurs se font par l’entremise de projections sur trois écrans géants. Cette scénographie aurait pu apporter une certaine froideur, mais le charisme et l’aisance scénique de Rita comblaient l’espace. Sa seule présence suffisait pour faire lever les gens de leur chaise et danser comme s’il n’y avait pas de lendemain. Les transitions pour les changements de costume peuvent paraître longues pour certaines, mais elles valent la peine, car les coiffures de Martin Alarie et les tenues signées CLUC Couture, Pascal Guilbault et POE sont spectaculaires et suscitent des réactions d’émerveillement la seconde où Rita apparaît avec un nouvel attirail. Le seul moment qui s’étiolait est la projection de la chanson Willkommen, Bienvenue, Welcome tirée de la comédie musicale Cabaret.

Rita

Pour tous les goûts

Tous les costumes s’inspirent de manière rafraichissante des années 50 à 2010 tout en s’assurant que les spectateurs saisissent les référents. Pour que les gens de 7 à 77 ans trouvent leur compte, Rita a exploré plusieurs genre musicaux : le cabaret, le jazz, le disco, les années 80 (sa décennie fétiche), les années 90 et les reines de la pop des années 2000, ce qui permet de faire plusieurs découvertes et de plonger dans la nostalgie de l’adolescence. Les medleys musicaux sont habilement fignolés et accrocheurs. Parmi les moments marquants, notons Toi jamais et Cry me a river que Rita a interprétées avec sa propre voix. Une voix magnifique dont on ne se lasse pas d’entendre. Le medley des années 90 et les reines de la pop étaient particulièrement enivrants. Sa personnification très intime à la fois vulnérable et puissante d’Adele a également soulevé la foule en fin de parcours. On se croyait véritablement à un show de la célèbre chanteuse qui a récemment effectué son retour sur la scène musicale.

Un éloge divertissant et vrai à la différence

Pour démystifier le monde de la drag et de montrer aux gens que la différence permet aux gens de s’assembler et non de se diviser, Rita Baga a recours à la narration du comédien Éric Paulhus (Lâcher prise, Une grenade avec ça?) qui explique de manière humoristique et ludique les moments artistiques qui ont façonné chaque génération, en s’attardant plus précisément à la réalité de la communauté LGBTQ2S+.

Bref, ne manquez surtout pas cette adorable créature qui vous fera danser et réfléchir dans une folle ambiance divertissante!

Crédits Photos : Stéphanie Payez, Éklectik Média

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