Roméo et Juliette :

Roméo et Juliette : de la gestuelle aux regards éloquents

Hier soir, le mercredi 23 mars 2022, avait lieu à la Salle Wilfrid Pelletier, la première du ballet Roméo et Juliette, une présentation des Grands Ballets Canadiens, sur une chorégraphie signée Ivan Cavallari, selon la fabuleuse musique du talentueux Sergueï Prokofiev. Que pouvions-nous demander de mieux pour un retour presque à la normalité.  Évidemment, ce magnifique spectacle a été présenté devant une salle comble, des spectateurs heureux de se retrouver et surtout de retrouver leurs artistes préférés et ceux-ci de s’exécuter devant leur public.

Ce spectacle, présenté jusqu’au 27 mars, met entre autres en vedette : Roméo Montaigu – Hamilton Nieh, Juliette Capulet – Kiara Felder, Mercutio (ami de Roméo)  – Célestin Boutin, Benvolo (cousin de Roméo) – André Santos, Tybalt (Maison Capulet)  – Esnel Ramos, Rosaline (Maison Capulet)  – Myriam Simon, Lady Montaigu – Rachele Buriassi, Lord Montaigu – Roddy Doble, Laday Guelfi (maîtresse de Lord Montaigu) – Maude Sabourin, Pâris (fils de Lady Guelfi et fiancé de Juliette – José Losada, Lord Capulet – Graeme Fuhrman, Lady Capulet – Vanesa G.R. Montoya, et Sabrina (amie de Juliette)  – Sahra Maira.

Crédit photo : Sasha Onyshchenko

Il y a aussi les petits chiens qui se promenaient ici et là, des accessoires qui lors de leur usage et pour toutes sortes de raisons ont fait sourire le public. Tout ce beau monde ont pu livrer une belle performance grâce à l’accompagnement de l’Orchestre des Grands Ballets, dirigé de main de maître par Jean-Claude Picard, qui fut chaudement applaudi à son arrivée au pupitre. Ce fut encore une partie parfaite pour lui et l’Orchestre. Toujours agréable d’entendre la musique contemporaine de Prokofiev.

Quant aux costumes et décors signés Ivan Cavallari, tout est à son image et celle de son Italie natale. Les décors, d’une sobriété étonnante, mais en même temps de mise, ne distraient pas continuellement l’attention des spectateurs. De même que les costumes aux couleurs vibrantes et chaleureuses avec certains agencements qui ajoutent de la chaleur   aux délices qui nous sont déjà servis. Il va sans dire que dans ce ballet silencieux, la gestuelle, les regards éloquents et l’émotion qui en ressort font en sorte qu’aucun mot n’est nécessaire, pendant ces deux heures de pur bonheur. Nous avons évidemment droit à de très beaux portés, des pas de deux extraordinaires et émouvants, le solo de Juliette dans le premier acte est tout simplement incomparable.

Crédit photo : Sasha Onyshchenko

Quelques scènes peuvent déranger le jeune public, mais en somme bien présenté dans le respect, et sans vulgarité. Je pense en particulier au pas-de-deux de la dernière scène, lorsqu’ils se déshabillent et complètent la danse qui nous amène à leur mort. Une mort bien imaginée par le chorégraphe, pour ces deux amants qui n’ont jamais cessé de s’aimer. Que ce soit Dante et/ou tous ceux qui ont écrit à leur sujet incluant Shakespeare ne peuvent pas ne pas être heureux et fiers devant ce spectacle que GB nous offrent. Il va de soi que Cavallari, italien de souche, connaît bien son sujet et l’a définitivement bien rendu avec sa vision toute personnelle.

En résumé, un spectacle qu’il ne faut pas manquer, surtout pour les inconditionnels de ballets ou encore pour vivre une extraordinaire expérience. Roméo et Juliette demeure à l’affiche jusqu’au 27 mars 2022. Des billets sont d’ailleurs encore disponibles.